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La mérule, ou Serpula lacrymans, est un champignon lignivore particulièrement destructeur. Elle s’attaque au bois et à tous les matériaux contenant de la cellulose, causant des dégâts structurels majeurs dans les bâtiments. C’est de loin le champignon le plus fréquemment rencontré dans les désordres fongiques du bâti, et ses conséquences sont lourdes, tant sur le plan financier que sanitaire. Les altérations provoquées par ce champignon représentent la majorité des désordres fongiques constatés.
Ce champignon affectionne les environnements humides, sombres et mal ventilés. Une fuite d’eau, une remontée capillaire ou une mauvaise isolation peuvent suffire à créer les conditions idéales à son développement. La mérule est capable de progresser derrière les cloisons, au cœur des charpentes et sous les planchers, en rongeant lentement mais sûrement les structures en bois. Les dégâts sont parfois découverts trop tard, lorsque les déformations ou les affaissements deviennent visibles.
Face à ce danger silencieux, la loi Alur (2014) a introduit un dispositif d’information sur la présence de mérule dans le bâti. Cette mesure vise à mieux protéger les acquéreurs immobiliers et à inciter à la transparence lors des ventes.
Le diagnostic immobilier sur la présence de mérules gagne donc du terrain, depuis un an on voit émerger les premiers arrêtés préfectoraux pour fournir cette information mérule voulue par la loi Alur.
Concrètement, la loi prévoit que lorsqu’une mérule est identifiée dans un immeuble bâti, l’occupant ou, à défaut, le propriétaire a l’obligation de le signaler à la mairie. Cette information permet aux autorités locales de cartographier les zones à risque et de prendre, le cas échéant, des arrêtés préfectoraux désignant des périmètres à risque mérule.
Cependant, dans les faits, ces arrêtés restent souvent timides, puisque l'obligation d'information mérule à la vente reste cantonnée géographiquement : à un quartier, une commune, voire une seule rue.
Une exception notable est le Finistère, département particulièrement touché. Il est aujourd’hui le seul département en France à avoir été entièrement classé en zone à risque, et où certaines communes doivent même pousser plus loin avec un état parasitaire obligatoire avant toute vente immobilière. Ce modèle pourrait inspirer d’autres collectivités confrontées à des infestations croissantes.
Face à la mérule, la prévention reste la meilleure arme. Une bonne ventilation, une gestion rigoureuse de l’humidité et un entretien régulier du bâti permettent de limiter les risques. Pour les acquéreurs, il est recommandé, en cas de doute, de faire réaliser un diagnostic parasitaire volontaire, même en dehors des zones à risque officielles.